Prix des jeunes talents vfg 2008

17.12 — 23.12.2008

Le CPG présente pour la première fois le PRIX JEUNE TALENTS, crée il y a 12 ans par le vfg, Vereinigung fotografischer Gestalterinnen (Association de créateurs photographes). Ce prix est décerné chaque année à Zurich à des jeunes créateurs, se servant du médium de la photographie et vivant en Suisse.

Le vernissage de l’exposition présentant les 10 meilleures propositions a lieu chaque année à la fondation Binz un jour avant l’annonce et l’inauguration du „Swiss Photo Press Award“. Par la suite, les dix élus, dont les trois lauréats, sont montrés au „Ausstellungsraum Klingental“ à Bâle et puis en Suisse romande.

Le CPG est d’autant plus fier de pouvoir présenter l’édition 2008, que cette année les romands sont présents au-delà des 50%. Cette nouvelle collaboration entre le CPG et le vfg correspond à l’engagement du CPG en faveur de la jeune création, à l’exemple de la récente exposition JEUNEVOIS, qui montrait parmi les 23 participants aussi les trois Genevois présents à l’exposition du PRIX JEUNEs TALENTS.

La lauréate du premier prix, Regine von Felten, est la proposition la plus expérimental des 10 élus. Elle poursuit sa série „Pilze haben keine Bläter“ („Les champignons n’ont pas de feuilles“) depuis 2004. Photographiant sa grand-mère qui souffre d’une démence de vieillesse, celle-ci intervient avec des crayons et des ciseaux sur les photographies. L’artiste réussit ainsi à rendre visible au moins partiellement la démence, que l’appareil photographique seul ne pas peut capter.

Claudia Breitschmid, deuxième prix pour la série Augen, zu gross für meinen Kopf – Auch ein Elektron kan an zwei Orten gleichzeitig sein, se sert du médium de la photographie pour mettre en scène des « gotic tales », entre vie et rêve et mort. Ses photographies vivent d’atmosphère nocturne et brumeuse, entre chien et loup et suggèrent plutôt une éventuelle narration qu’ils en développent une.

Elisa Larvego, troisième prix, présente une de ses dernières séries qu’elle a réalisée en 2007 lors d’une résidence au Mexique. Renvoyant parfois à des contes de fée bon marché, elle met en scène des enfants à l’occasion de fêtes d’anniversaires qui porte déjà lourdement le sceau du consumérisme contemporain. Mais à la place de rayonner de gaîté, Les protagonistes, comme l’artiste les appellent à l’égale de sa série, ont souvent l’air absent, comme s’ils n’appartenaient à cette mascarade organisée par les adultes. Elisa Larvego capte très bien l’exploitation marchande de l’enfance la plus tendre, ce monde qui entraîne même les plus jeunes à la soumission du règne de la marchandise.

Ayant montré dans le cade de JEUNEVOIS une partie de son travail développé sur plusieurs années à Belgrade, Vlado Alonso va montrer d’autres prises de la même série. Si ses clichés peuvent renvoyer à première vue au photojournalisme, la démarche du photographe se situe loin de cette esthétique déterminée par des temps de productions très courts, favorisant le spectaculaire au détriment d’une distanciation et favorisant ainsi que des approches superficielles. Chaque prise de Vlado Alonso de Belgrade 07n’est pas faite pour s’insérer dans un récit, mais est une histoire en soi. Chaque photographie tente de synthétiser le climat de cette ville en des temps d’après-guerre, de crise économique et de changement de régime politique et économique.

Aurélien Bergot a souvent recours à l’écrit, créant ainsi une tension productive pour le récit entre l’écrit et l’image photographique. Pour la série Ensembles – Frontières II – Horizons, l’artiste se fie exclusivement à la force visuelle de ses photographies, sans que le sens de son travail soit perceptible. Il continue son exploration de la notion frontière dans un si petit pays comme la Suisse, qui ne peut se passer d’aucune manière des pays avoisinants, mais qui est constamment tenté par l’ostracisme, tout en jouant un rôle bien plus important sur l’échiquier européen, voir même mondial. Ainsi les photographies prises par Aurélien Bergot de la plus haute montagne de la Suisse centrale, le Rigi, ne sont pas justes des images renvoyant à une esthétique du fin 18e, le romantisme. Elles sont prises à l’aide d’une boussole en direction des pays limitrophes de la Suisse. Alors le brouillard ne produit pas seulement un attrait esthétique, mais a aussi valeur d’allégorie pour un pays refuse toujours d’adhérer à l’Union Européenne.

Matthieu Gafsou a trouvé dans sa série Surfaces une excellente manière de rendre visible les énormes écarts économiques dans des pays en développement comme la Tunisie. Se concentrant uniquement sur les couleurs claires des façades des maisons et des bâtiments et poussant ses clichés vers la surexposition, il se concentre sur un élément unificateur pour la série et rend ainsi visibles les inégalités sociales dans un pays gouverné par un dictateur. Les bâtiments en blanc sont destinés principalement à la classe dirigeante et aux touristes, tandis que les maisons en gris ou ocre clair sont les logements du peuple, souvent laissé état non aboutit.

L’univers d’Anne Golaz est bien celui qui a marqué comme aucun autre la représentation de la Suisse à l’étranger : le monde paysan. Mais en même temps c’est aussi le monde le plus menacé par sa disparition. Étant donné que la photographie est Le médium de conservation pour des cultures voué à la disparition, il n’est pas étonnant, qu’Anne Golaz ait choisi ce mode d’expression. Par la suite la photographe se trouvait tellement prise par son sujet, qu’elle a commencé à construire son propre univers agricole, comme elle l’écrit elle-même. Du fait, nous nous trouvons fort loin des représentations ornant les emballages de chocolat, les publicités pour un fromage. Mais les personnes photographiées ne le sont pas dans un souci documentaire. Ils sont photographiés comme, par leurs poses et regards, étant les premiers étrangers à leur propre monde.

Le Chaos intérieur de l’arrangement oder die Unbeweglichkeit der Dingeest une méditation de Katrin Hotz. L’artiste traduit en image l’immobilité qui nous guette jour après jour et qui s’incarne par exemple dans les choses avec lesquelles nous nous entourons et que nous gardons en place durant des décennies. Plus on prend de l’âge, moins on change les bibelots et autres objets qui nous sommes chères. Il n’y a pas meilleur médium pour capter cette petite mort rampante que la photographie. Katrin Hotz observe cette lente immobilisation avec beaucoup de sensibilité depuis quelques années chez son oncle en jouant sur les termes de ce genre, cultivé par les Hollandais. En anglais, un arrangements avec des objets, une « Nature morte », est appelé « Still live », fort similaire à le Hollandais « Still leven ». Prenant le terme de façon littérale, l’artiste capte l’esprit mortel de la « Nature morte » ces très bien ces « vie immobile ».

Pierre Kellenberger s’est aussi d’un style photographique très classique pour fixer un monde en disparition. Un monde qui a été marqué durant des décennies par l’idéologie qui a sûrement le plus marqué la Suisse depuis la fin de la deuxième guerre mondiale : la guerre froide. Comme aucun pays au monde, la Suisse a forcé durant les années 50 à 80 la construction de souterrains, permettant d’abriter l’entier de son armée et de larges parties de la population. Les photographies de Pierre Kellenberger rendent avec la froideur de la guerre les infrastructures des bunkers dans les Alpes.

Beyond Recall – Für immer vorbei est une série de photographies essayant de rendre visible deux temps en un seul, le passé de l’enfance et le présent du jeune adulte. Le résultat de ce voyage dans le temps que propose Lea Meienberg et Heta Multanen sont des images qui parlent d’un lieu lointain dans les montagnes, où tout semble rester préservé et où aucun signe de modernité a pu corrompre l’idylle mythique.


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