L’exposition Superficial Projects au CPG est la première présentation individuelle en Suisse romande de Peter Tillessen (* 1969 à Francfort a.M., vit et travaille à Zurich).
Peter Tillessen
Dimanche 22 janvier à 15h : Visite guidée par l’artiste et Joerg Bader, directeur du CPG.
L’exposition bénéficie des soutiens de la Fondation Sophie et Karl Binding, de la Fondation Volkart et de Arctic Paper.
C’est aussi pour lui une première occasion de montrer son travail qui dépasse le cadre strict de la photographie avec lequel on l’associait jusqu’à présent, et inclut dessin, sculpture et installation, en faisant correspondre un médium avec l’autre. À l’occasion de cette première exposition multimédia paraîtra un livre de photographie – une somme des 10 dernières années – aux Editions Spector Books, Leipzig, éditeur qui a déjà publié cette année un livre de dessins de l’artiste.
Le CPG avait déjà présenté le projet Ofenpass 2012 à l’occasion de l’exposition fALSEfAKES en 2013 sous la forme d’un tirage unique de 205 x 170 cm. L’actuelle exposition Superficial Projects est l’occasion de réaliser le projet commencé il y a trois ans, c’est-à-dire de multiplier par 5000 une photographie faite par Peter Tillessen, vendue au prix de revient, c’est-à-dire de 5 francs, mais représentant le même paysage que la photographie Ofenpass (1994) d’Andreas Gursky vendue 100'000 fois plus cher aux enchères et tirée à seulement 6 exemplaires. Andreas Gursky est le photographe vivant ayant atteint le sommet dans les ventes aux enchères, en dépassant les 4 millions de francs.
Vendue en collaboration avec MParc La Praille Migros, qui en propose 1000 exemplaires, la photographie prise par l’artiste a été réalisée avec la même focale et plus ou moins la même lumière, à la même heure et à la même époque de l’année, ainsi qu’en respectant le même cadrage qu’Andreas Gursky. Avec « Ofenpass 2012 », Peter Tillessen pose d’une part la question de savoir à qui appartient un paysage, ou plutôt sa représentation, tout en réalisant une utopie photographique (et démocratique) : le tirage photographique illimité d’une œuvre d’auteur abordable pour tout le monde, mais que le marché de l’art, avec son obsession de la raréfaction pour obtenir les prix les plus vertigineux, empêche autant qu’il le peut.