La qualité du travail de Guadalupe Ruiz (1978, Bogotà) tient dans une implacable précision de l’observation des codes sociaux, qu’elle photographie des moines ou des candidates au concours Miss Romandie. Elle capte avec acuité les regards et les gestes de ses protagonistes comme les contextes domestiques et urbains dans lesquels ils se meuvent.
Une importante partie de son travail met en scène sa propre famille colombienne. Elle imite une esthétique "choc" en photographiant ses proches à la manière que se donne à voir le milieu du "cartel de Medelin". Autrement dit, en projetant sur son père et sa mère, divers oncles et cousines, des clichés produits par les mass-médias, dans les télé-novelas et au sujet de la Colombie, Guadalupe Ruiz a su trouver sa spécificité. Ces séries lui ont apporté une première reconnaissance du milieu de l'art et de la photographie.
Pour l'exposition I FEEL IT ALL, l’artiste présente encore une fois des prises de vue de ses proches dans des situations et des positions ambiguës, mais cette fois-ci moins connotées. Pour cette nouvelle série, l’artiste renonce aux armes et au sang et présente des scènes renversées, ironisées et détournées par des légendes décalées. Le désir de raconter des histoires sur ses proches reste vif, mais l'artiste leur donne cette fois-ci aussi bien des tournures modes, que fantasques ou absurdes, voir parfois même tragiques. Ainsi, un homme cravaté et en complet gris derrière une grille métallique blanche, sa tête se découpant devant un fond de bougies électriques et de vieilles guirlandes de Noël, son regard rivé par dessus nos têtes, semble en attente d’un événement à venir. A ce portrait l’artiste donne le titre mystérieux de Pan-American Caleidoscope. Dans le même esprit, elle titre le portrait d’un homme corpulent, au torse nu et bedonnant, pris de ¾ de dos devant des cactus et des sacs de poubelle: Elvis On The Radio. Avec sa dernière série I Feel It All, Guadalupe Ruiz réussit à créer une sémantique plurielle en plaçant le titre en porte-à-faux avec l'image photographique.
Rappelons que le Centre de la photographie Genève avait montré en 2004, sur le Mur des documents, Bogotà D.C., un inventaire photographique des habitations périphériques de la capitale de la Colombie, ordonné à partir des six catégories d’imposition fiscale appliquée à ses 8 millions d’habitants.
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La qualité du travail de Guadalupe Ruiz (1978, Bogota) tient dans une implacable précision de l’observation des codes sociaux.
Le Centre de la photographie Genève à montré en 2004 Bogotà D.C., un inventaire photographique des habitations de la capitale de la Colombie, ordonné à partir des six catégories d’imposition des 8 millions d’habitant et qui a aussi donné lieu à un livre co-édité par les éditions du CPG et Scheidegger & Spiess.
En 2007, [...]
La qualité du travail de Guadalupe Ruiz (1978, Bogota) tient dans une implacable précision de l’observation des codes sociaux.
Le Centre de la photographie Genève à montré en 2004 Bogotà D.C., un inventaire photographique des habitations de la capitale de la Colombie, ordonné à partir des six catégories d’imposition des 8 millions d’habitant et qui a aussi donné lieu à un livre co-édité par les éditions du CPG et Scheidegger & Spiess.
En 2007, l’exposition I FEEL IT ALL permettait de découvrir une importante partie des photographies de Guadalupe Ruiz qui met en scène sa propre famille colombienne. Dans un premier temps, les mises en scène conduisaient le spectateur à projeter sur les oncles et tantes de l’artiste ses propres clichés mafieux, dans l’esprit « cartel de Medelin ».