Iain Baxter&
Walking, Driving, Wandering  (une pratique de la photographie)

18.03 — 15.05.2011

Celui qui, aujourd’hui sous le nom de IAIN BAXTER& poursuit son activité artistique engagée au tournant des années 60 à Vancouver, n’a pas cessé d’entretenir une relation suivie à la photographie.

Vernissage: 17.03.2011

Iain Baxter&


Commissaire d’exposition : Christophe Domino

IAIN BAXTER& a fait avec la photographie comme avec ses autres domaines d’activité, dispersée et généreuse (installation, vidéo, peinture, événement, objet, action dans le paysage et dans l’espace social, communication, enseignement), selon sa conviction que l’artiste peut et doit infiltrer tous les champs de la société, que sa production, réceptive au mouvement des idées du temps et des techniques de grande diffusion, peut prendre des formes et des langages communs et partagés de la vie sociale. Partie prenante de l’art conceptuel historique, il s’éloigne cependant d’un tel formalisme par esprit de malice et d’éclectisme. C’est plus du côté de l’esprit de MacLuhan, qu’il côtoie pendant les années 60, qu’il développe une attitude active par rapport à l’ère médiatique avec conscience critique et sens du jeu. S’il produit beaucoup d’objets et d’images, c’est toujours avec une attention aiguë au médium lui-même, proche en cela du slogan MacLuhanesque : « le medium, c’est le message ».

La photographie devenue un langage partagé et simple d’accès (c’est en tous cas dans cette mesure qu’elle l’intéresse) populaire, a un rôle permanent, comme geste quotidien, nomenclature désinvolte du monde faite sur le mode de la promenade. C’est ce regard en forme de « scanning » du banal et de prélèvement non hiérarchique du monde qui le mène à des gestes pionniers : le relevé méthodique du paysage, l’usage artistique de la diapositive, l’emprunt dès 1967 à la communication publicitaire de la « lightbox », le Polaroïd bien sûr, l’appareil numérique aujourd’hui, non sans avoir parallèlement tâté d’autres techniques de communication, fax, télex, vidéo… En toutes ces pratiques, il en va bien sûr d’un intérêt pour l’image produite, souvent portée par l’attrait de la beauté d’indifférence, pour les dispositifs de diffusion (de la projection au livre, de la collection à la gestion administrative de l’image au travers de l’entreprise artistique N.E.Thing Co, de 1966 à 1978) mais aussi et surtout d’une attitude devant le monde, d’une conduite d’attention, d’ouverture (que l’adjonction du & à son nom prolonge aujourd’hui), d’observation volontiers participative. Ainsi le regard photographique est bien plus que technique ou esthétique, mais surtout existentiel et politique, et toujours non autoritaire. L’exposition du CPG entend donner un écho dense à une attitude singulière, au travers des séries et des différents moments de production, depuis le Portfolio of Piles (1968) qui signe un des points d’ancrage de ce que l’on a pu nommer le « photoconceptualisme de Vancouver » aux pratiques toujours quotidiennes de ce promeneur inspiré, walserien, qui en signe de réflexivité sur l’image et le geste photographique, a toujours dans sa poche non seulement un appareil mais aussi un petit miroir.

La relecture de cette œuvre toujours active est d’actualité en Europe (Villa Arson, 2006, Centre culturel Canadien, Paris, 2010-2011 et de nombreuses participations à des expositions collectives), et en Amérique du Nord, (Vox Centre de l’image contemporain, Montréal, 2005, voirwww.voxphoto.com/fd/baxter/) et en préparation pour 2012 pour une rétrospective majeure à l’AGO, Toronto et à Chicago. D’autre part, un projet de catalogue raisonné en ligne est engagé depuis quelques mois (http://archives.library.yorku.ca/iain_baxterand_raisonne/)

Christophe Domino


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Fiche d'artisteArtist file

Iain Baxter& * 1936 in Middlesbrough, Grande Bretagne, lives in Windsor, Ontario

Celui qui, aujourd’hui sous le nom de IAIN BAXTER& poursuit son activité artistique engagée au tournant des années 60 à Vancouver, n’a pas cessé d’entretenir une relation suivie à la photographie. IAIN BAXTER& a fait avec la photographie comme avec ses autres domaines d’activité, dispersée et généreuse (installation, vidéo, peinture, événement, objet, action dans le paysage et dans l’espace social, communication, enseignement), selon sa conviction que l’artis [...]

Celui qui, aujourd’hui sous le nom de IAIN BAXTER& poursuit son activité artistique engagée au tournant des années 60 à Vancouver, n’a pas cessé d’entretenir une relation suivie à la photographie. IAIN BAXTER& a fait avec la photographie comme avec ses autres domaines d’activité, dispersée et généreuse (installation, vidéo, peinture, événement, objet, action dans le paysage et dans l’espace social, communication, enseignement), selon sa conviction que l’artiste peut et doit infiltrer tous les champs de la société, que sa production, réceptive au mouvement des idées du temps et des techniques de grande diffusion, peut prendre des formes et des langages communs et partagés de la vie sociale. Partie prenante de l’art conceptuel historique, il s’éloigne cependant d’un tel formalisme par esprit de malice et d’éclectisme. C’est plus du côté de l’esprit de MacLuhan, qu’il côtoie pendant les années 60, qu’il développe une attitude active par rapport à l’ère médiatique avec conscience critique et sens du jeu. S’il produit beaucoup d’objets et d’images, c’est toujours avec une attention aiguë au médium lui-même, proche en cela du slogan MacLuhanesque : « le medium, c’est le message ».


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