Fondée par Jean Revillard en 2001, Rezo.ch a été la première agence photographique online de Suisse romande. Au départ, elle n’était qu’un simple tiroir à images. Le choix pertinent de sa photographie et la volonté de rester toujours originale, quels que soient les sujets traités, ont permis à rezo.ch de devenir une véritable agence. Le Centre de la photographie présente un choix inattendu issu de son archive.
Pour son dixième anniversaire, l'agence Rezo.ch expose le meilleur de ses archives, des photos de ses 3 World Press Awards et 10 Swiss Press photo, aux photos de son travail de tous les jours, son pain quotidien.
Les 7 membres de l'agence genevoise, Jean Revillard son fondateur, Fred Merz, Nicolas Righetti, Christophe Chammartin, François Wavre, Alan Humerose et Niels Ackermann présente dans une scénographie dynamique, "10 ans de pains quotidiens", un regard sans fard sur les photographies et sur les photographes.
On y revoit des centaines de photographies publiées dans la presse suisse et internationale depuis 10 ans, des vidéos des photographes en commande au jour le jour pour le pire et le meilleur, des portraits filmés des 7 membres de Rezo.ch qui se présentent et expliquent leurs projets personnels. A chacun ses photos, à chacun son style.
Et pourtant l’esprit Rezo.ch existe bel et bien au quotidien. Un mélange de regards ironiques, de visions décalées et d'un sincère intérêt pour des questions sociales, enrichi d'une éternelle recherche esthétique. Puisque la photographie de portraits flashés pour la presse fut le genre fondateur de l'agence, "10 ans de pains de quotidiens" montre les coulisses de ces prises de vues et de ces rencontres dans un large spectre de la société. Une démonstration du rapports de forces qu’entretiennent obligatoirement le photographe et son sujet pour obtenir la bonne image.
L’exposition est de fait une improbable traversée dans les archives dépoussiérées de l’agence, où la belle photo, le mauvais goût, l'humour et l'autodérision côtoient la force et le sérieux des travaux photographiques personnels.
D'un point de vue formelle, "10 ans de pains quotidiens" expose la photographie imprimée que le lecteur découvre dans les journaux ou les magazines et montre la photo sur l'écran électronique que consultent les professionnel, photographes et rédacteurs de presse, dans les newsrooms actuelles.
Enfin, "10 ans de pains de quotidiens" est un coup de projecteur sur la révolution que s'apprête à vivre le photojournalisme passant de l'impression papier aux motionx sur l’ Internet.
Niels Ackermann
Né en 1987, Niels Ackermann, membre de l’agence Rezo.ch depuis 2007, vit actuellement à Genève.
À la fois photographe au sein de l’agence Rezo.ch depuis 2007 et étudiant en maîtrise de science politique à l’Université de Genève, il s’intéresse principalement à la photographie politique et au reportage de société. Cette photographie lui permet de relier carrière académique et journalistique au travers de sujets réalisés en Suisse comme ailleurs.
En parallèle avec des commandes régulières pour la presse et diverses organisations, Niels Ackermann réalise un travail photographique à long terme sur les spécificités du système démocratique en Suisse. Il s’intéresse également aux mutations institutionnelles vécues à l’est de l’Europe et particulièrement en Ukraine.
Ses images, mêlant une démarche graphique et journalistique, présentent une lecture décalée et ironique de l’actualité. Sa curiosité le pousse à accorder de l’importance à des sujets inattendus, à contrepied des préoccupations habituelles des médias.
Niels Ackermann travaille principalement pour la presse suisse: l’Illustré, l’Hebdo, le Temps, die Neue Zurcher Zeitung, Sonntags Zeitung, die Weltwoche… ainsi que pour des rédactions internationales: The Financial Times, Le Monde, L’Express.
Il a obtenu en 2010 une deuxième place au Swiss Press Award pour son reportage sur les paparazzi autour de l’affaire Roman Polansky à Gstaad et a été nominé à deux reprises pour le Joop Swart Masterclass destiné aux jeunes talents dans le reportage.
Fred Merz
Fred Merz est né en 1978 à Genève où il réside. Diplômé de l'Ecole de Photographie de Vevey en 2001 et, il est depuis cette même année, membre de l’agence Rezo.ch
Il élabore très vite un style personnel. Ses portraits et reportages - dont les éclairages et l’approche sont désormais immédiatement reconnaissables - intéressent les plus grands médias nationaux et internationaux dont L’Hebdo, Le Temps, la NZZ, le New York Times, GEO, Le Monde ou Stern, pour n’en citer que quelques-uns.
Reconnu et sollicité pour ses talents de portraitiste, en particulier par la presse magazine, Fred Merz revendique son regard esthétique sur le monde qu’il met en scène grâce à une lumière et une construction spécifiques.
Il aime s’attaquer à des sujets déjà très photographiés, voire à des portraits de personnalités connues du monde politique et économique, en construisant des compositions cinématographiques qui dès lors, font sortir les sujets de leur contexte et de leur représentation habituelle.
Fred Merz fonde souvent ses travaux personnels sur des portraits, comme avec la série des propriétaires de chiens dangereux, ou les fameux catadors, ces trieurs de matériaux recyclés qui collectent les ordures à Rio de Janeiro, sur la plus grande décharge à ciel ouvert d'Amérique du Sud.
Dès 2001, il participe à plusieurs expositions collectives et reçoit de nombreuses mentions au Swiss Press Photo.
Son travail remarquable en noir et blanc, pour les Transports Publics de Genève, Le Renard sur la Lune, le consacre lauréat du prix de la photographie au Grand Prix Romand de la Création 2010.
Récemment, son reportage sur la décharge brésilienne de Jardim Gramacho remporte le premier prix de la catégorie "Free" du Swiss Photo Award - ewz. Sélection pour 2011.
François Wavre
François Wavre est né en 1977 à Genève, il membre de l’agence Rezo.ch depuis 2005 et vit actuellement à Carouge.
Passionné depuis l'enfance par l'histoire et la littérature, il décide néanmoins, après avoir passé sa maturité, de poursuivre la tradition familiale en se lançant dans des études de droit (vite interrompues) puis d'économie.
Aux amphithéâtres de la faculté, il préfère bientôt les cafés et les cinémas , découvrant qu’il n'est pas fait pour le barreau ou la banque. Une envie de grand cinéma doublée d’un intérêt de longue date pour la photographie de guerre, le font bifurquer vers la photographie. Il récupère alors un vieux boîtier de son père et se met à raconter l'univers dépressif dans lequel il évolue à l'époque.
Il lui faut encore quelques années pour se défaire de ses oripeaux de fils de bonne famille et pour se décider à faire de la photographie son métier. Le hasard faisant les choses, il présente ses travaux à Jean Revillard, qui lui propose que l’agence Rezo.ch distribue ses photos. Très vite, les premières commandes tombent et il devient membre à part entière de l’agence.
Depuis, il photographie des recettes de cuisine, des banquiers et des Miss Suisse romande en résistant la plupart du temps aux injonctions de ses collègues l’invitant à se lancer dans des travaux personnels. Mais François Wavre aime, tout autant que la photo, la vie, la gastronomie, dormir, promener le chien, lire et, surtout, rêver.
Quand il se décide à prendre des risques et à travailler pour lui-même, il pratique une photo nocturne et ironique, à la recherche de poésie et de violences sourdes.
En plein doute quant au sens de sa pratique photographique ainsi qu’à son avenir en tant que petite main de la presse romande, il envisage actuellement de donner un tour plus personnel et littéraire à son art, tout en se demandant comment concilier épanouissement artistique et contraintes financières.
Christophe Chammartin
Christophe Chammartin, né en 1970 à Pully, membre de l’agence Rezo.ch depuis 2001, vit actuellement aux Thioleyres.
Titulaire d’un double CFC (employé spécialisé en photographie et photographe), il a complété sa formation par de nombreux stages, postes d’assistants, et par des voyages, au Mexique, en Amérique Latine, au Maghreb ou encore en Europe de l’Est.
Photographe indépendant, il partage son temps entre des travaux de commande et son travail personnel. Ses clients sont, entre autres, l’Office fédérale des migrations, diverses ONG et des municipalités, tandis que pour la presse, il collabore principalement avec l’Illustré, l’Hebdo, Le Temps, Tages Anzeiger, NZZ, Le Monde, Courrier International, der Spiegel.
Dès 2008, ses images sont exposées tant en expositions personnelles et collectives dans plusieurs festivals comme Arles, Montpellier, Bienne, Pingyao, Zurich.
Dès son intégration dans l’agence Rezo.ch, ses travaux s’orientent sur des questions liées aux flux migratoires européens des travailleurs agricoles, à l’agriculture intensive et industrielle qui s’y trouve liée.
Parallèlement à son travail de photo-journaliste, Christophe Chammartin dirige son attention sur l’observation poétique de la nature et notamment de la forêt. Ceci constitue une part importante de son travail en cours.
Christophe Chammartin a reçu plusieurs prix pour ses différentes recherches, dont quelques Swiss Press.
En 2008, il est lauréat, avec son reportage sur l’agriculture intensive en Andalousie, Prisons de Plastique, de la 34e bourse du Talent et reçoit le Grand prix international sur les droits humains de Montréal.
Après l’Espagne, son projet très vaste de reportage sur les migrations induites par l’agriculture industrielle se poursuit actuellement en Roumanie grâce au soutien reçu avec le Prix photo10, une bourse de travail du magazine l’Illustré.
En 2009, les images de Prisons de plastique entrent dans la collection de la Bibliothèque Nationale de France.
Nicolas Righetti
Nicolas Righetti est né en 1967 à Genève où il vit actuellement. Il est membre de l’agence Rezo.ch depuis 2001.
Après des études en sciences sociales (diplôme d’éducateur spécialisé), il change d’orientation et suit l’école des Beaux-arts de Genève, section cinéma.
Dès 1992 il se consacre exclusivement à la photographie et devient photographe indépendant. Il travaille alors pour de nombreux journaux suisses tels que L‘Hebdo, la NZZ Am Sonntag, Sonntags- blick Magazin et internationaux comme La Repubblica, Newsweek, The New Yorker, The New-York Times, entre autres.
Depuis toujours, Nicolas Righetti voyage, et ses périples à travers le monde, notamment en Asie, éveillent chez lui un intérêt croissant pour les figures politiques mégalomanes et totalitaires. Ses recherches dans le monde des dictatures lui permettent également d’innover et d’approfondir ses recherches photographiques, puisque chacun des territoires observés donne naissance à un traitement stylistique particulier et autonome.
Il se rend à plusieurs reprises en Corée du Nord, de 1998 à 2001, pour son film Visite guidée en Corée du Nord, récompensé par le Prix à la qualité de Genève. Parallèlement, il réalise un livre de photographies sur le même sujet : Le Dernier paradis en Corée du Nord (éd. Olizane, Genève 2003 et Ed. Umbrage, New-York, 2003). Ce travail, composé de reprises d’images vidéo, aux couleurs très vives et fortement pixellisées, est récompensé par le premier prix Swiss Press Photo dans la catégorie «internationale» en 2004.
De 2005 à 2006, il explore l’iconographie du pouvoir au Turkménistan et de son dictateur omniprésent. Ses images composent le livre Love Me Turkmenistan (éd. Trolley, Londres et Labor et Fides, Genève) et lui valent, en 2007, le premier prix World Press Photo, dans la catégorie «portrait story ».
En 2009, à l’occasion du 400ème anniversaire de la naissance de Jean Calvin, Nicolas Righetti réalise, avec le journaliste Pierre Grosjean, Calvin World (éd. Labord et Fides, Genève), sur les homonymes du réformateur, répandus sur les cinq continents.
Nicolas Rhigetti expose fréquemment ses travaux, notamment au Musée de l’Homme de Lyon, Musée d’art de Barcelone, Musée du Design à Zürich, Centre Pasquart à Bienne et le Musée international de la Réforme à Genève.
Actuellement Nicolas Righetti travaille sur un pays qui n’existe pas : la Transnitrie. Minuscule territoire situé entre la Moldavie et l’Ukraine, cet état autoproclamé, créé sous les décombres de l’Union soviétique en 1991, compte environ 400'000 habitants. Il possède sa propre constitution, son drapeau, son président, son armée, sa propre monnaie et sa capitale : Tiraspol. Mais le pays n’a jamais été reconnu par la communauté internationale! Ici, davantage que la figure de son chef, c’est le décorum du pouvoir, savamment entretenu, qui est fouillé par le photographe.
Jean Revillard
Jean Revillard est né en 1967 à Dardagny (GE) et vit actuellement à Genève. Il fonde l’agence Rezo.ch en 2001.
Après avoir pratiqué la photographie durant l’adolescence avec son ami Nicolas Righetti, il suit les cours de la défunte école de photographie d’Yverdon et ouvre en 1988 Europa, une galerie de photographies.
Dès 1989, il voyage : à Berlin pour la chute du Mur, au Maroc où il rencontre Paul Bowles, à Dublin où il exécute un travail sur le paysage urbain. Parallèlement, il étudie l’histoire de la photographie et travaille sur l’histoire des photographes du train aux Etats-Unis.
A son retour en Suisse, après un bref passage en Belgique, il travaille au Nouveau Quotidien puis à L’Hebdo, ainsi que pour la presse suisse en général.
En 1996 il reprend la présidence de la Galerie Focale de Nyon. En 1999, il photographie l'intégralité des habitants de Cartigny, un village de Suisse occidentale, qui trouvera son aboutissement dans une immense exposition populaire en plein air.
Parallèlement, Jean Revillard reprend une activité de développement de service image pour la presse, pour des nouvelles formules de magazines ou des nouveaux titres comme Dimanche.ch dont il devient chef du service photo.
En 2001, il fait scanner des d'archives de photographes suisses et fonde la première agence online de suisse romande : Rezo.ch. Très vite, de tiroir à photos, Rezo.ch devient une agence regroupant 7 photographes.
Un voyage de 11 mois, entre 2003 et 2004, à travers l’Atlantique, sur un vieux voilier en acier, l’amène à réaliser, en famille, des reportages pendant les escales. Il découvre alors un autre visage de l’immigration clandestine dans les ports où il s’arrête et décide d'entreprendre un travail sur ce sujet.
Un premier reportage sur les migrants du nord de la France, en photographiant plus spécifiquement leurs cabanes, lui vaut le premier prix du World Press 2008 dans la catégorie «enjeux sociaux» ainsi qu’un Swiss Press Award. Le livre Jungles est alors publié chez Labor et Fides, à Genève.
En 2009, la photo d’un migrant dans le port de Patras lui vaut un deuxième World Press, categorie «people in the news» ainsi que le Grand Prix de la ville de Prague.
En 2010, récompensé du prix Nicolas Bouvier pour l’ensemble de son travail sur la migration, il approfondit un travail sur la prostitution forcée des migrantes africaines dans les forêts italiennes. Cette série, Sarah on the Bridge, remporte le prix du public aux festivals des Boutographies en 2011.
Exposant fréquemment ses travaux tant en Suisse qu’en Europe, Jean Revillard poursuit actuellement ses recherches photographiques sur le paysage urbain et le portrait de ses habitants, en traitant de sujets d’actualité.
Alan Humerose
Auteur photographe né en 1956 à Courroux dans le Jura suisse, Alan Humerose est installé à Genève depuis 1976. Invité par Jean Revillard à faire partie de Rezo.ch, il intègre l’agence en 2008.
Après des études universitaires en histoire de l’art et en linguistique, il se consacre entièrement à la photographie et développe très tôt son travail en série, en suites photographiques, principalement axées autour du paysage, du portrait et des petites scènes habituellement passées inaperçues dans les jours qui filent. Loin du reportage et de la photographie assignée à un sujet, Alan Humerose, proche du milieu littéraire et théâtral, est davantage guidé par la recherche de l’écriture photographique.
Outre ses contributions dans des revues d’arts et de littérature et des catalogues, il est l'auteur d'une douzaine de livres dont notamment : Babel Boom (éd. Benteli 1993), Aqua Vulpera (éd. Infolio 2004), Ermenonville, (éd de l’Imprimeur 2002), L'Herbier Humerose, (éd. Glénat 2005) et Le vertige des réserves (éd. Glénat 2007) et d’un DVD, Sous le vent (éd. Centre pour l’Image contemporaine, Genève).
Il est largement exposé depuis 1979, en Suisse et à l’ l'étranger (entre autres, au Centre d’art contemporain d’Osaka, à la bibliothèque nationale Széchenyi de Budapest, au Musée de l'Elysée à Lausanne, au Centre pour l'image contemporaine de Genève, à la Maison Tavel - Musée d'art et d'histoire de Genève, au Mamco de Genève ou encore au Centro Borges à Buenos Aires).
Ses photographies sont présentes dans de nombreuses collections privées et publiques.
Depuis quelques années, Alan Humerose développe aussi son travail photographique en installations urbaines comme par exemples les drapeaux de L'Herbier Humerose flottant pendant les étés 2006 et 2007 sur le pont du Mont-Blanc à Genève (une première) ainsi que dans la port de Buenos Aires en 2008. C’est avec le label A la nage qu’il conçoit et produit ses expositions en plein air.
En 2010, il organise un nouveau pavoisement du pont du Mont-Blanc de Genève avec des drapeaux sur la thématique de l’eau et réalisés par les photographes de Rezo.ch.
Alan Humerose a également été fondateur de Haute Voix, création de lecture de poètes contemporains à Genève, cofondateur et directeur jusqu’en 1999 du Centre de la Photographie de Genève, cofondateur de l’Association Suisse des Institutions pour la Photographie et cofondateur du projet pour l’établissement d’un Bâtiment pour l’Art Contemporain à Genève. Il a en outre fondé et dirigé la revue photographique de création et de réflexion, Images.
Il prépare actuellement la sortie en expositions et en livres, pour 2012, de ses récents travaux : Les Grands Centièmes, diptyques composés de portraits intimes de femmes et de paysages traversés, Autoportrait – Or tout paraît, ou cinq ans d’autoportraits ironiques et dérisoires, Les Suites, somme de sa photographie en noir et blanc de 1988 à 2001, Traits d’Union, expositions en affiches mondiale de portraits dans les rues, et enfin Arias et aléas, un livre de réflexions sur ses rapports à la vue, à la vie, rassemblant quinze ans de notes de travail.