Veit Stratmann est né en 1960 à Bochum (Allemagne). Il vit et travaille à Paris.
Le 6 avril 2009, la ville de L'Aquila dans les Abruzzes a été touchée par un tremblement de terre. 308 personnes ont été tuées et au moins 2000 blessées. Pour faciliter les opérations de sauvetage, on a demandé dans les heures qui ont suivi le tremblement de terre à tous les habitants qui pouvaient se loger par leurs propres moyens en dehors de L'Aquila, de quitter la ville. 35000 personnes, presque la moitié des habitants de L'Aquila, sont ainsi parties. Les autres furent très vite logés dans des campements de secours en dehors de la ville. Depuis, le centre ville de L'Aquila est vide et les bâtiments sont sécurisés par un « exosquelette » sous forme d'échafaudages couteux qui ont englouti une grande partie de l'argent prévu à la reconstruction de la ville.
Veit Stratmann a visité ce « non-espace » urbain pensant qu'il pourrait, non pas développer un projet plastique, mais au moins formuler des questions qui lui permettaient de se positionner artistiquement face à cette situation. Il s'est rendu compte que l'Aquila est une endroit gelé dans le temps et qui rend impossible toute synchronisation entre la carcasse de la ville et un être vivant. L'Aquila constitue une vaste rupture de cohérence qui absorbe tout possibilité de produire du sens.