Très attentif aux évolutions, à la dématérialisation et à la fonction marchande du médium photographique, Maxime Guyon révèle dans sa série Technological Exaptation, une esthétique propre aux nouvelles technologies et au développement industriel. Leurs éclats biomimétiques, extra-terrestres et machiniques, reflètent une évolution industrielle axée sur la cybernétique, la performance, la séduction et la prise de pouvoir sur le corps humain. Pour Maxime Guy [...]
Très attentif aux évolutions, à la dématérialisation et à la fonction marchande du médium photographique, Maxime Guyon révèle dans sa série Technological Exaptation, une esthétique propre aux nouvelles technologies et au développement industriel. Leurs éclats biomimétiques, extra-terrestres et machiniques, reflètent une évolution industrielle axée sur la cybernétique, la performance, la séduction et la prise de pouvoir sur le corps humain. Pour Maxime Guyon, l’altération digitale au cœur de son travail, n’a pas seulement stimulé la création plastique de l’œuvre photographique, elle a aussi libéré la représentation matérielle de l’image. En d’autres termes, les artistes expérimentent de plus en plus de nouvelles dimensions d’installations, parfois même en libérant l’image de son classique cadre et de son accrochage strict en exploitant celle-ci de manière physique et tridimensionnelle. Dans le domaine de la biologique, le terme exaptation décrit une adaptation sélective opportuniste, privilégiant des caractères qui sont utiles à une nouvelle fonction, pour laquelle ils n’avaient pas été initialement sélectionnés. Adapté à la jeune histoire de la photographie, il s’agit ici de considérer comment elle a évolué depuis l’internet, et la place de plus en plus dominante que l’image tient en tant qu’objet le plus consommé quotidiennement par les terriens. En réfléchissant à comment des machines et des algorithmes participent aujourd’hui à la diffusion et la production des images sur l’internet, on se demande si ce phénomène ne participe à une redéfinition de comment l’homme est et se voit dans le monde.
Maxime Guyon (*1990, France, vit et travaille à Lausanne). Sa démarche, à mi-chemin entre mandats commerciaux, projets artistiques et recherche, est représentative d’une génération de photographes qui occupent les territoires ouverts par la malléabilité du médium photographique. Diplômé de l’ECAL à Lausanne, il y occupe actuellement le poste d’assistant du Master Photographie et participe activement au programme de recherche Augmented Photography dirigé par Milo Keller. Il a participé aux expositions des Foam Talents; Beaconsfield Gallery Vauxhall, Londres; Red Hook Labs, Brooklyn; Unseen Festival, Amsterdam; ou encore Swiss Design Awards, Bâle; Festival Circulation, Paris et Austin Center for Photography.
Photographie : Maxime Guyon, tiré de la série Technological Exaptation, 2016