Plasticienne de formation, Christiane Grimm venait en tant que coscénariste sur le tournage du film de Francis Reusser après avoir déjà collaboré en 1980 pour son film «Seuls». Cette production cinématographique suisse fut considérée comme la plus importante en 1985. Attirée par le climat spécial qui régnait sur le tournage, c’est à dire le village haut-valaisan, Les Haudères, entièrement transformé en plateau de cinéma, Christiane Grimm se procurait un appareil photogra [...]
Plasticienne de formation, Christiane Grimm venait en tant que coscénariste sur le tournage du film de Francis Reusser après avoir déjà collaboré en 1980 pour son film «Seuls». Cette production cinématographique suisse fut considérée comme la plus importante en 1985. Attirée par le climat spécial qui régnait sur le tournage, c’est à dire le village haut-valaisan, Les Haudères, entièrement transformé en plateau de cinéma, Christiane Grimm se procurait un appareil photographique et captait spontanément la permanence du va-et-vient entre fiction et réel.
Une des qualités des photographies de Christiane Grimm, tel que le traitement très esthétique du noir et blanc, est de produire une sorte de synthèse en unissant la fiction du film et le côté documentaire du tournage qui vient briser la fiction. Les photographies en noir et blanc et produisent une distance temporelle tout en représentant entre autre des outils qui n’ont rien à voir avec le travail des villageois d’antan, mais tout avec la production cinématographique deux siècles plus tard.
Le CPG avait présenté en 2014 les photographies entre fiction et documentaire que Christiane Grimm avait faites à l’occasion du tournage du film Derborence, dont elle était co-scénariste avec le metteur-en-scène Francis Reusser. Explorant la matière première de la photographie depuis la fin des années 1990, la lumière, elle a publié avec le physicien Libero Zuppiroli, professeur et chercheur à l’EPFL, le Traité de la lumière en 2009 et le Traité des couleurs en 2012 dont elle signait les photographies. Le Théâtre des corps de 1993 est présenté pour la première fois dans le cadre d’OSMOSCOSMOS sous forme de projection. Lors de sa première présentation en 1993, le critique du Journal de Genève, André Klopmann, écrivait que l’artiste réussissait « …un petit modèle de pudeur et d’érotisme mêlés, ces thèmes ne s’annulant pas lorsqu’on sait manier les sentiments ».