Peter Piller travaille sur la réinterprétation et la représentation de photographies et d’images d’archives, précédemment publiées dans d’autres contextes (journaux régionaux, Internet…), qu’il classe et réagence dans des installations murales et des livres d’artiste. Avec une observation minutieuse et un humour subtil, Peter Piller, par ce procédé, interroge le potentiel des images des médias ainsi que les possibilités et limites de la photographie et de l’art [...]
Peter Piller travaille sur la réinterprétation et la représentation de photographies et d’images d’archives, précédemment publiées dans d’autres contextes (journaux régionaux, Internet…), qu’il classe et réagence dans des installations murales et des livres d’artiste. Avec une observation minutieuse et un humour subtil, Peter Piller, par ce procédé, interroge le potentiel des images des médias ainsi que les possibilités et limites de la photographie et de l’art conceptuel. De 1994 à 2005, Peter Piller a gagné sa vie comme responsable de la documentation dans une grande agence de médias à Hambourg, chargé de l’analyse quotidienne et de l’archivage de 150 journaux régionaux. Cette activité a constitué le matériau des Peter Piller Archives, une collection artistique de photographies de journaux classées d’après une typologie subjective qui rend compte de notre culture de l’information et de ses archétypes visuels.
Attiré par les photographies les plus insignifiantes, Peter Piller découvre ce « genre » dans la presse locale et s’investit à construire une archive sans classements hiérarchiques, alphabétiques, ou thématiques, avec des intitulés souvent subjectifs et/ou ambigus, consultable sur le site http://www.peterpiller.de/. L’artiste élargit doucement cette collecte en y ajoutant des corpus fort variés, comme par exemple une sélection de l’archive photographique de l’assureur La Bâloise que le CPG avait montrée à l’occasion des 50JPG2010. À l’occasion de sa présentation individuelle en 2014 au CPG, une rétrospective réalisée avec le Fotomuseum Winterthur, l’accent était porté sur toutes les séries ayant trait à la guerre. Dans l’esprit de la pratique curatoriale du CPG d’exposer une même œuvre dans différents contextes/expositions, la série Umschläge (Couvertures) de 2011-2012 sera présente cette fois-ci sous sa forme de livre. Elle met côte à côte des photographies qui ont été destinées à une lecture différée dans le temps. Il s’agit des couvertures de la revue Armeerundschaude l’ancienne RDA, revue qui avait toujours placé en page de titre des soldats avec leurs armes et sur la quatrième de couverture une jeune femme, parfois un tantinet aguicheuse.